L’Isan, une région authentique qui garde ses secrets

L’est de la Thaïlande n’est pas la région la plus connue du pays. Située en dehors des sentiers battus, l’Isan a de nombreux atouts pour des visiteurs curieux en quête d’authentique. Avec Malanto de Thaïlande Autrement, une jeune Parisienne d’origine malgache installée à Chiang Mai depuis 4 ans, découvrons pourquoi cette région est devenue sa destination préférée dans le royaume de Siam…

La région Isan, à l’est de la Thaïlande, on s’y rend facilement ?

Oui, le réseau routier est très bien développé. C’est une route à 4 voies au début et après on traverse de belles campagnes. Nous proposons un circuit en Isan, avec une première étape jusqu’à Khao Yai que l’on rejoint en 2 heures de route depuis Bangkok. Là, il y a un parc national magnifique où l’on peut voir des cerfs, des daims, des gibbons et même des éléphants sauvages si on a de la chance. Après, on rejoint la région proprement dite et Phanom Rung pour ses temples khmers historiques d’une grande majesté, à un peu plus de 3 heures. On peut également se rendre dans cette région depuis le sud du Laos. Il existe aussi une voie ferrée entre Bangkok et l’Isan, nous proposons quelquefois un retour en train de nuit.

Au sujet de cette région, quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit ?

Authentique. Et puis aussi « temples khmers », car ils définissent cette région en étant son intérêt principal. C’est une région d’agriculture et d’artisanat.



Qu’est-ce que cette région a de plus fascinant ?

Là, je reviens sur les temples. C’est ce qui m’a marqué lors de ma première visite, et pourtant je ne suis pas férue d’Histoire. Ils sont dans la continuité de la magie d’Angkor Vat au Cambodge. C’est vrai que ce n’est pas forcément pour tout le monde, il faut avoir un certain intérêt pour les vieilles pierres et aussi pour les sites archéologiques. Car l’Isan, c’est aussi une région où l’on trouve des grottes avec des peintures rupestres, un peu comme à Lascaux en France.



Qu’a-t-elle à offrir côté nature ?

Cette région est assez aride. Une fois sortis du parc national de Khao Yai, les montagnes ne sont pas recouvertes d’une jungle épaisse. On trouve de la roche, un peu comme dans un désert américain, c’est impressionnant et surprenant. Il faut aller dans le parc national de Pha Taem, le long du Mékong et de la frontière avec le Laos. Intérêt archéologique encore, on peut y voit des mégalithes qui rappellent ceux de Stonehenge en Angleterre.



Qu’a-t-elle à offrir côté culture ?

Son histoire ! La proximité avec le Cambodge, qu’on retrouve dans la culture locale. Dans la ville d’Ubon Ratchathani, il y a un magnifique musée qui vient d’être rénové et dans lequel la culture et l’histoire de la région sont remarquablement présentées. C’est très bien pour les enfants et le cadre est très beau.


Que doit-on y voir absolument ?

Il faut savoir que les distances sont importantes entre les différents sites. Je dirais Phanom Rung en premier pour l’histoire hindouiste de cette région qui précède le bouddhisme. En deuxième, je citerais le site de Phimai, plus petit mais tout aussi intéressant. Ces deux sites khmers sont facilement intégrables dans notre circuit.


En quoi l’artisanat local vaut-il le détour ?

Pour la soie et le coton. Il y a un village où les artisans de la soie tissent uniquement pour la famille royale. C’est un endroit secret, où il est interdit de faire des photos… Les motifs récurrents de la région sont surtout les carreaux. Les tisserands sont parfois jusqu’à quatre à travailler sur un énorme métier à tisser en étages. Une visite chez ces artisans est l’occasion de rapporter des cadeaux aux amis, un coupon de belle soie se négocie autour de 100 euros. Nous proposons aussi de rendre visites à deux coopératives d’artisans intégrés dans les filières de commerce équitable. Cela concerne la production familiale de bijoux en argent et le tissage avec notamment une présentation de l’élevage de vers à soie.



À table, que faut-il manger ?

Laab moo ou laab gai, le plat local qui se décline soit avec du porc, soit avec du poulet. La viande est finement hachée et cuite avec du soja, de la sauce d’huitre, du citron et des herbes fraîches. C’est servi avec du riz gluant et plutôt épicé (mais on peut le commander sans piment !). La cuisine thaïe est délicieuse…



Enfin, pour terminer, combien de temps faut-il passer dans cette région ?

En moyenne 5 à 6 jours en intégrant Khao Yai sur le trajet, une semaine éventuellement.

Thailande Autrement